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 Les joies du dog-sitting

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MessageSujet: Les joies du dog-sitting   Les joies du dog-sitting Icon_minitimeJeu 26 Juil - 23:32


Les joies du dog-sitting
Comme toujours lorsque la famille Lawrence devait s'absenter un certain temps ou n'avait pas l'occasion de s'occuper de leurs toutous chéris, Elsa-Sue avait pris la relève. Elle était très satisfaite de ce petit job qui lui rapportait régulièrement une somme rondelette sans être aussi pénible que d'autres choses qu'elle avait eu l'occasion de tester comme travailler au milieu d'huile de friture sous quarante degrés ou ramasser les détritus semés par des touristes désirant manifestement laisser une trace de leur passage. Bien sûr, elle avait un peu embelli la réalité afin d'être embauchée. Elle avait raconté qu'elle avait plusieurs chiens chez elle (en fait, sa voisine en avait deux), qu'elle avait l'habitude des contacts avec les animaux et qu'elle a-do-rait tout particulièrement les chiens (au moins, elle ne partait pas en criant dès qu'elle en apercevait un). Depuis qu'elle s'était mise en quête de travail, elle s'était énormément améliorée dans l'art de l'extrapolation de ses aptitudes en fonction de l'emploi prisé. Le plus dur à convaincre avait été un des fils de la famille : Nolan. Elsie s'en était toutefois tiré en lui proposant de venir promener les cabots avec elle afin qu'il voit par lui-même comment elle s'en sortait. Depuis, ils avaient sympathisé et la jeune dog-sitter était toujours heureuse de venir chez les Lawrence.

Elle rentra dans la propriété. Bon, en réalité, elle ne l'avait jamais quittée puisque l'île dont elle venait de faire le tour avait été privatisée par le riche père (ou plus exactement beau-père) des nombreux Lawrence. Elle pénétra donc plus exactement dans le jardin avant de remonter l'allée menant à une bâtisse impressionnante, le genre de maison qu'elle ne pouvait même pas rêver d'avoir un jour. Elle avait été très impressionnée lorsqu'elle l'avait découverte pour la première fois. Le temps avait passé et elle ne s'était toujours pas habituée au gigantisme de l'édifice. Elle en venait parfois à se demander comment elle et ses nombreux frères et soeurs avaient pu vivre dans ce qui semblait être un véritable taudis à côté de ça. Les chiens étaient calmes, ils s'étaient bien dépensés et n'aspiraient qu'à retrouver leur gamelle d'eau dans un coin à l'ombre. La promenade avait été riche en émotions. Seule trace de l'incident qui avait eu lieu : un mouchoir taché de pourpre noué autour du mollet de la jeune fille. Elle continuait toutefois à sourire lorsqu'elle poussa la porte de la maison. Il était prévu que certains membres de la famille soient rentrés à cette heure-ci. En poussant la porte, elle lança un « Bonjour ! » sans savoir si elle avait une chance d'être entendue, compte tenu de la distance qu'il pouvait y avoir entre elle et les autres personnes présentes sous le toit,… s'ils n'étaient pas allongés à côté de la piscine. Elle essuya ses pieds plein de poussières sur le paillasson et s'agenouilla à côté des boules de poils haletantes à ses côtés. Elle détacha les laisses des colliers et suivit les petites queues qui s'agitaient dans les airs en direction de la cuisine. Une fois dans la pièce étincelante – la femme de ménage était manifestement passée par là très récemment – elle changea l'eau des gamelles avant de sortir sa propre bouteille de son sac et de boire de grandes gorgées dans le bruit des énormes langues canines lapant avidement leur rafraîchissement.

Elle s'adossa à un plan de travail et jeta un oeil vers sa jambe. Elle grimaça, la vision du bandage de fortune lui rappelant la douleur qu'elle avait éprouvée. Elle devrait passer dans une pharmacie sur le chemin, en espérant qu'ils ne lui disent pas d'aller consulter quelqu'un. Elle ne savait pas quels étaient les tarifs en vigueur chez les médecins ou dans les hôpitaux du coin mais elle se rappelait que, chez elle, tant qu'on pouvait éviter de cracher de l'argent pour se faire soigner, on le faisait. Maintenant que ses ressources n'étaient plus sans fond, la règle était plus vraie que jamais. La jobiste pestait cependant intérieurement en imaginant combien le trajet de retour allait être pénible en boitillant tout le long du chemin puis en ne trouvant personne pour lui céder une place assise dans les transports en commun. Elle pensait aussi qu'elle ferait peut-être bien d'emprunter du papier essuie-tout aux Lawrence parce que son malheureux mouchoir risquait de ne pas survivre à l'épreuve d'absorption qu'elle lui imposait.
Elle ne savait pas trop quoi faire et commençait à se dire qu'elle ferait peut-être mieux de partir avant que quelqu'un la voie dans cet état, la prenne pour une incompétente et décide de la virer. Elle pourrait toujours se faire payer la prochaine fois, prétextant un oubli ou un rendez-vous urgent. Elle en était à ce point dans ces réflexions quand quelqu'un pénétra dans la pièce.
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